Les mesures sanitaires frappent durement le monde de la culture depuis presque un an. Pourtant, nombreux sont les artistes et institutions qui réinventent leur art pour continuer à se produire malgré tout.
À la rentrée scolaire de janvier, Paul, 9 ans, était ravi de raconter que durant les vacances il avait vu un spectacle en famille. « Un magicien faisait des tours, on le voyait sur notre ordinateur, et il faisait aussi participer le public qu'il voyait grâce aux webcams. » Éric Antoine a en effet entièrement pensé son nouveau spectacle Connexions pour cette période de fermeture des salles de spectacles. Comme lui, nombreux sont les artistes, compagnies et institutions culturelles à s'adapter, pour continuer à créer.
Représentations en ligne
Le premier confinement a vu l'explosion des offres culturelles numériques. De grands noms comme la Comédie française s'y sont mis en proposant des représentations en direct sur YouTube ou leur propre site Internet. La diffusion du ballet La Bayadère, le 13 décembre sur la plateforme de l'Opéra de Paris a ainsi réuni 10 000 spectateurs payants. En régions, des salles comme le Lieu Unique, à Nantes, continuent les retransmissions en direct initiées lors de la contrainte des demi-jauges en salle.
Les réseaux sociaux innovent eux aussi pour diffuser de la culture payante : mi-janvier, Facebook a lancé grâce à une nouvelle fonctionnalité sa première représentation de théâtre en direct avec une création du Théâtre Rive Gauche, Le petit coiffeur. L'intégralité des recettes a été versée aux artistes.
Le 7e Art aussi s'adapte, et pas seulement au travers des plateformes de streaming. A l'instar du festival international du film fantastique Gerardmer du 27 au 31 janvier qui propose de visionner en ligne tous les films de la sélection au tarif unique de 5€ par film séance !
Dans les écoles, la rue, les hôpitaux
Loin des écrans, les artistes investissent de nouveaux espaces, bien réels ceux-là. D'abord grâce à « l'exception scolaire » : ateliers et représentations ne sont pas interdits dans les écoles. Dans le respect des mesures sanitaires, les artistes peuvent ainsi se produire devant un public. À Perpignan, le Théâtre de l'Archipel a prévu sur toute sa programmation des représentations dans les lycées et les écoles. De quoi faire travailler des compagnies, et garder du lien avec le public. Ainsi que retrouver du sens à son activité : « Aujourd'hui, j'ai joué sans public ou presque mais POUR un public, et ça fait toute la différence », se réjouit Sandrine Gélin qui a joué à Annecy une représentation filmée de son seule en scène, Samuel pour des scolaires, avant une séance de questions-réponses en ligne. « La vidéo ne remplacera jamais l’art vivant mais c’est mieux que rien pour les jeunes en ce moment. Je n’ai pas vu passer la journée. 12 heures de travail pourtant... Exercer mon métier me manque. »
Dans les hôpitaux aussi, le caractère essentiel de la culture s'est révélé depuis le début de la pandémie. Les clowns de la compagnie du Rire médecin qui interviennent dans les services pédiatriques pour adoucir le quotidien d'enfants malades ont eux aussi adapté leurs interventions au contexte sanitaire. Par écrans interposés, ces artistes ont pu maintenir le lien avec les enfants, mais aussi leurs familles et les personnels soignants (lire notre interview de la fondatrice du Rire médecin, Caroline Simonds).
Enfin, il y a toujours la rue et l'air libre. À Toulouse, la Cave Poésie, privée de salle pour son festival, a décidé de donner rendez-vous aux spectateurs un midi, dans la rue, pour un spectacle au programme du festival « La Poésie, c'est le pied ! »
Culture et confinement
Selon une enquête menée par le ministère de la Culture durant le premier confinement, 44 % des Français ont exercé une activité culturelle à la maison. Un peu plus qu'en 2018 hors pandémie, mais ce chiffre comprend surtout davantage de jeunes, d’ouvriers et de non-diplômés. Sans oublier les seniors qui « ont profité du confinement pour s'approprier les ressources culturelles numériques (musées et spectacles en ligne) .»
WEBINAIRE UP : Quelles actions locales et collectives pour soutenir la #Culture en 2021 ?
Dans le cadre de la 5e édition des Nuits de la Lecture, Up en partenariat avec MOUVEMENT UP, organisait le vendredi 22 janvier un webinaire sur le thème : Quelles actions locales et collectives pour soutenir la Culture en 2021 ?
La parole était donnée à des personnes qui œuvrent au quotidien pour défendre l’accès à la culture :
Nathalie IRIS, Présidente du Prix des Libraires
Marie-Claire MARTEL, présidente de la COFAC
Cédric DESLOOVER, responsable grand comptes CSE Up
Arnaud BREUIL, Directeur Partenariats et Coopération du groupe Up
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