La confédération générale des Scop suit de près les renouvellements des mandats à
la tête de ses coopératives adhérentes. Les mises en minorité par les collectifs des
salariés sont une réalité. Interview de Fatima Bellaredj, déléguée générale de la
Confédération générale des Scop.
LD
Comment analysez-vous les choses quand la direction d’une Scop (société coopérative et participative) se retrouve mise
en minorité par les salariés au moment du renouvellement des mandats ?
ED
C’est d’abord l'illustration que la gouvernance démocratique s’est pleinement
appliquée. Le collectif a joué son rôle. Ce ne sont pas simplement des résultats
économiques absents mais bien les conditions d’exercice du pouvoir que les salariés
coopérateurs sanctionnent. Il est avant tout reproché aux dirigeants élus de s’être isolés
dans les prises de décision. Sur les dix-huit derniers mois, on a constaté des
non-renouvellements significatifs dans des Scop de taille importante, soit à partir de 50
salariés coopérateurs, où les mandats de direction sont renouvelés tous les trois à quatre
ans selon les statuts. Il faut bien comprendre qu’il y a un effet amplificateur. Quand tout va
bien, le fruit du travail réalisé bénéficie à tout le collectif mais quand la situation s’inverse,
l’effet est immédiat sur la redistribution. La direction doit alors être capable de partager et de
faire comprendre le plan de redressement engagé.
LD
En amont, n’est-ce pas aussi l’illustration de la difficulté à faire vivre la vie
démocratique pour justement éviter ce phénomène ?
ED
La vie démocratique d’une Scop ne s’improvise pas, elle s’anime. Un administrateur salarié
élu doit bien être conscient que son rôle au conseil d’administration n’est pas celui d’un
salarié. C’est un rôle différent avec une mission bien spécifique. C’est a fortiori la même
chose pour un salarié qui, en plus d’être administrateur, est aussi délégué syndical. Ce rôle
d’administrateur élu par le collectif des salariés sous-entend un apprentissage pour
maintenir un lien de proximité avec l’ensemble des salariés coopérateurs. Animer un collectif
s’avère être autrement plus compliqué que décider en cercle fermé. Reste que, lors de la
crise de 2008 par exemple, il est apparu que les Scop ont bien résisté, justement grâce à ce
collectif.
LD
Quelles sont vos actions pour accompagner cette vie coopérative ?
ED
En septembre dernier, nous avons créé un poste de délégué national à la vie coopérative au
niveau de la
CGScop qui a un rôle d’appui auprès des délégués dans les unions régionales.
Ce sont eux qui accompagnent les Scop adhérentes sur un volet d’abord financier pour
assurer le développement et les fonds propres mais aussi sur la gouvernance. Nos délégués
bénéficient désormais d’un soutien pour impulser une forme de
management coopératif.
Et chez Up ?En juin 2019, lors de l'Assemblée Générale Ordinaire de la société coopérative et participative (Scop) Up, les
685 salariés sociétaires ont élu, en leur sein,
un nouveau Conseil d’Administration composé de 8 femmes et 8 hommes. Lors de leur premier Conseil d'Administration, les administratrices et administrateurs ont élu un nouveau PDG, Youssef Achour, 4e Président-Directeur Général de la Coopérative, créée en 1964.
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