L’économie du partage, ce ne sont pas seulement des plateformes de type Airbnb ou Uber qui lancent leur propre business. Elle a aussi ses applications dans le monde de l’entreprise “classique” : brainstorming collectif, modes de travail collaboratif et production participative, etc. Comment les entreprises peuvent-elles faire du collaboratif un levier d’innovation et de bien-être au travail ?
Libérer l’intelligence collective
Pour l’entreprise, cela part d’un besoin réel : pour répondre à des situations de plus en plus complexes, le management comme l’expertise doivent se partager. Concrètement, cela consiste à laisser aux collaborateurs un pouvoir de décision et à les intégrer directement dans la stratégie de l'entreprise. En plus de gagner en productivité, c’est un vecteur d’engagement pour les salariés, qui se sentent davantage considérés et impliqués dans leur travail. Enfin, cela répond à un souhait auquel les plus jeunes générations des travailleurs aspirent.
L’entreprise libérée
Elle est présentée comme une utopie. Et pourtant elle existe. Elle s’appelle Poult et fabrique des biscuits en France. Ce groupe de 800 personnes (et qui a 5 usines) a amorcé dès 2006, une transformation radicale : finis les silos, collaboration et innovation à tous les étages. Comme le rappelle cet article, Poult a permis “à des collectifs d’employés de décider des salaires et des investissements. L’entreprise a également supprimé plusieurs niveaux hiérarchiques. Conséquence de ces mesures démocratiques radicales : la productivité a doublé !”. Poult est possible, dirons-nous ! Les grands groupes ont compris les bénéfices de la collaboration mais ne sont pas toutes aller aussi loin que Poult.
Un management intergénérationnel :
Constatant que les startup qui ont percé ces dernières années employaient surtout des moins de 35 ans, le PDG d'AccorHotels a décidé de créer un « shadow comex » (ou « comité exécutif de l'ombre »). Lors d'un forum de BFM Business au début du mois, le grand patron a précisé qu'il serait constitué de 12 jeunes cadres. Ce « shadow comex » donnera ainsi son avis sur les décisions du comité exécutif du groupe hôtelier, où tous les dirigeants ont plus de 50 ans. « Tout ce que nous déciderons leur sera soumis », insiste le PDG. Chez AccorHotels, cette décision apparaît comme un moyen de se réarmer face à la concurrence d'acteurs innovants comme TripAdvisor et Booking, qui ont chamboulé le marché.
Source : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/le-travail-collaboratif-nouveau-graal-des-entreprises-557076.html
Imaginer des organisations hybrides et adapter les outils pour faire fructifier la collaboration
Collaborer efficacement grâce à des outils
Les chatops : de Slack (très startup) à Crew (adapté pour les grands groupes avec des équipes de terrain), ce sont des outils pour permettre aux employés de mieux communiquer entre eux et de rendre plus facile les échanges entre les salariés.
L’objectif ? Désengorger la boîte mail et rendre plus fluides les processus de travail collaboratif.
Le réseau social interne : d'après le cabinet de conseil en organisation Lecko, 58 % des grandes entreprises en 2017 disposaient d'au moins un réseau social interne. Cet outil est pratique pour collaborer et faire naître des idées puis des projets plus aisément. Ainsi, depuis février 2013, les salariés de GT Location, rapporte La Tribune, “peuvent se connecter à SeeMy, leur réseau social interne, pour échanger entre eux et avec leurs responsables. Et ça marche puisque le journal cite que “récemment, un conducteur a par exemple permis de propager un système pour décharger d'énormes pneus plus facilement, notamment pour le compte de Michelin, un gros client de la société.” Voilà un outil qui se fait au service de l’intraprenariat.
De quel type d’organisation la collaboration est-elle nom ?
Outre les locaux modulables, les open spaces et les ateliers de formation qui permettent de faire émerger la collaboration, elle peut être inscrite dans le code de l’organisation. Il y a autant de façons de faire fructifier la collaboration pour l’entreprise que de modèles d’organisation participative.
Crowdsourcing : le consommateur est participant
Quand il n’apporte pas de financement, le public peut donner de son intelligence. Là encore, la pratique s’est rapidement répandue chez les grandes entreprises. Selon le cabinet en communication eYeka, Coca-Cola a fait appel à la participation du consommateur à 34 reprises en 2014, contre 30 fois pour son rival Pepsi. Danone et Samsung y ont pour leur part eu recours à 28 et 27 reprises.
Surtout, le spectre de projets pour lesquels le crowdsourcing est sollicité s’élargit. Il y a dix ans, peut-on lire dans le rapport 2017 d’eYeka, la “production participative” reposait principalement sur du user generated content : on demandait au public de générer du contenu créatif qui finirait peut-être dans une pub. Signe des temps, Doritos, qui a été pionnier de cette démarche, a raccroché les crampons cette année : “Nous allons créer une plateforme pour qu’ils puissent nous soumettre leurs idées 365 jours par an, au lieu de tout miser sur un seul moment de l’année.” Aujourd’hui, “les marques impliquent le public à de nombreuses étapes du processus créatif, de l’innovation à la communication en passant par la création de contenus,” analyse eYeka. Si le crowdsourcing peut encore être efficace pour des campagnes de communication réussies (Apple a été récompensé par 5 Lions d’or à Cannes pour sa campagne pour l’iphone 6, qui reprenait des photographies prises par des utilisateurs), le nouvel horizon de la production participative, c’est l’innovation : elle représentait 59% des concours de conceptualisation en 2016.