Les outils numériques, de plus en plus utilisés pour le soutien scolaire mais aussi dans les salles de classe, ne sont pas “que” des outils. Ils font advenir de nouvelles pédagogies et induisent un rapport à l’apprentissage plus flexible et en prise avec les enjeux contemporains
Le plus important apport pédagogique de l’apprentissage numérique est certainement l’approche “inversée” : les étudiants ont accès à des ressources théoriques qu’ils potassent de leur côté, et interagissent avec le professeur pour demander des éclaircissements. À l’école, cela signifie que les élèves apprennent leurs cours à la maison (grâce à leurs manuels mais aussi à des ressources en ligne et interactives) et font les devoirs à l’école. Une manière d’assimiler la théorie à son rythme et de manière plus vivante, et de l’appliquer en étant guidé par le professeur. Comme l’explique au magazine La Vie Déborah, 19 ans, qui a découvert ce principe lors de son année de lycée dans le Colorado :
En France, les élèves n’ont quasiment aucune autonomie, même au lycée. On peut passer dix heures en cours sur une notion qu’on pourrait acquérir en une heure chez soi. Avec le principe de classe inversée, on se prend en main, on doit travailler avant d’arriver en cours, et non plus la veille de l’examen…
En plus de dynamiser les cours et d’autonomiser les élèves, la classe inversée crée une communauté internationale d’apprenants : les plateformes en ligne sont aussi un espace où l’on pose des questions, propose des solutions, travaille avec des élèves d’autres établissements, etc.
Au fond, le numérique à l’école, ce sont certes des outils, mais aussi -- et surtout -- un état d’esprit. Il permet une approche plus flexible, qui s’adapte aux spécificités de chaque élève et encourage un fonctionnement plus démocratique en classe. Il ouvre également à d’autres matières et univers. Ainsi, dans un rapport intitulé "Jules Ferry 3.0, Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique" publié en 2014, le Conseil national du numérique préconise-t-il d'"expérimenter dans l’école des temporalités et des formats nouveaux, comme par exemple les Fab labs ou les hackathons". Le fab lab, lieu où l’on fabrique, deviendrait ainsi la salle de techno du futur, tandis que les hackathons, ces défis d’innovation très resserrés dans le temps, permettraient aux élèves d’utiliser leur créativité et leur ingéniosité pour répondre à des problèmes scientifiques, par exemple. Autre recommandation du Conseil national du numérique : la création d'un nouveau bac généraliste, “le bac HN, Humanités numériques" qui "s’inscrirait dans son époque". "Il reflèterait l’aventure de la jeunesse et revitaliserait les études secondaires avec la création numérique, le design mais aussi la découverte des big data, de la datavisualisation, des métiers informatiques et créatifs." Alors que l’on parle de plus en plus de la nécessité d’enseigner le code à l’école pour préparer les enfants à un monde où la maîtrise avancée des outils numériques sera indispensable, cette suggestion semble plutôt pertinente. Car le numérique n’offre pas seulement une boîte à outils d’apprentissage plus démocratique et adaptable que les méthodes traditionnelles : il va aussi façonner la vie professionnelle, sociale et domestique des adultes de demain que sont les élèves d’aujourd’hui. Raison de plus pour apprendre à le maîtriser et en comprendre les enjeux dès le plus jeune âge.
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