Tous les jeudis, dans un espace mis à disposition par la direction de l’usine Bosch de Mondeville, la moitié des salariés vient récupérer le panier de produits locaux bio, commandé à des prix très compétitifs.
Il y a quatre ans, les élus du CSE de l’usine normande ont fait le choix de ne plus organiser de voyages en groupe annuel, pour prendre le temps de lancer à la place le projet d’un marché bio. Alors que le voyage ne concernait finalement qu’une dizaine de salariés pour un temps de préparation important, plus de moitié des 632 salariés passe aujourd’hui commande chaque mardi auprès des producteurs et artisans situés dans un rayon de dix kilomètres autour du site.
Un maraîcher, dont le CSE représente 80 000 € de chiffre d’affaires annuel, un fromager, un boulanger et un apiculteur livrent leurs commandes chaque jeudi, à des prix négociés et alignés sur ceux de la grande distribution. Acheter du bio garanti local sans avoir à se déplacer, à un prix très compétitif et sans subvention du CSE, tous les ingrédients du succès étaient réunis. Encore fallait-il que la direction accepte de mettre un local à disposition. Ce qui a été fait, dans le cadre de l’accord sur la qualité de vie au travail.
Un lieu de vie sociale
« Chaque jeudi, le local devient un vrai lieu de vie sociale où les salariés de toutes les catégories s’échangent des bons plans et des conseils », se réjouit Laurent Vincent, représentant syndical CFDT, qui a partagé son expérience lors de la visio-conférence coorganisée par Up et Miroir Social le 3 juin sur le thème des nouvelles politiques sociales. À noter, pour l’anecdote, que c’est l’ancien local de la CGT (syndicat aujourd’hui disparu du paysage de l’usine) qui a été mis à disposition par la direction !
Si le mécanisme de ce marché bio est aujourd’hui bien huilé, les élus ont consacré beaucoup de temps à sa mise en place, depuis la sélection des partenaires, à la gestion des commandes en passant par les livraisons par un CSE qui assure un rôle de coordinateur et d’encaisseur central. Selon Laurent Vincent, « cela aurait été plus difficile si nous avions été en configuration de CSE car nous avons désormais beaucoup moins de temps ».
Un temps pourtant fort utile et susceptible d’inspirer d’autres élus au regard de la satisfaction des salariés à l’égard d’un service de proximité qui conjugue l’alimentaire et le social.
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