C’est une question vieille comme la technologie : est-ce qu’elle va nous aider ou nous remplacer ? Est-ce qu’elle nous menace ou est-ce qu’elle nous libère ? Et donc, qu’est-ce que les objets connectés et les applications pour smartphone signifient pour l’avenir du médecin de famille ?
Cela peut paraître subtil, mais l’irruption de la technologie dans la santé provoque un bouleversement assez fondamental : le médecin n’est plus face à un mal mais à un individu -- et la somme de toutes les données concernant son organisme. Il ne s’agit plus de traiter une affection spécifique comme si elle était isolée, mais de travailler avec un patient qui cherche à aller bien, dans une approche plus globale et qui prend en compte aussi bien son historique médical que ses prédispositions génétiques et son mode de vie.
L’autre tendance lourde de l’e-santé, c’est la prévention. Le médecin, assisté par les apps et toutes les données qu’elles collectent, intervient de plus en plus en amont, avant que la maladie ou la crise ne surviennent. La médecine devient préventive : elle prend aussi en considération des personnes non malades pour faire en sorte qu’elles ne le deviennent pas. En somme, la technologie permettra plus que jamais de prévenir plutôt que guérir. Le rapport aux pharmaciens s’en trouvera probablement transformé aussi : lui qui conseille déjà des traitements pour les petits maux du quotidien pourra également recommander des outils et des apps pour aider les malades à mieux comprendre ce qui leur arrive et comment le gérer
Pas question donc de remplacer les professionnels de la santé. Mais de guérisseurs, ils deviennent de plus en plus accompagnateurs : grâce à des informations toujours plus détaillées et pertinentes qui permettent de comprendre le patient dans toute sa spécificité, le médecin adopte un rôle plus global dans le bien-être de ceux qui le consultent. Le rôle des médecins, plus que jamais, est donc celui d’un pédagogue -- chose que la technologie ne pourra jamais faire à sa place. En Allemagne, la jeune organisation à but non lucratif Was hab’ ich? (“Qu’est-ce que j’ai ?” en français) veut ainsi répondre au besoin de compréhension des patients, en fournissant des “traductions” en langage courant de résultats médicaux (voir Brève). Pour le patient, cela permet de mieux comprendre son dossier avant le rendez-vous avec son médecin ; pour les “traducteurs” (des étudiants ou jeunes médecins), c’est un exercice précieux pour apprendre à être plus intelligible auprès de ceux qui ne maîtrisent pas le jargon médical.
Cette compétence, déjà très importante, est appelée à devenir cruciale. C’est en effet ce que l’e-santé refonde dans la relation entre patient et médecin, en permettant un rapport moins technique et plus humain, et une approche plus globale.
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