Partenaire de l'opération nationale BD2020 (en savoir plus), le groupe Up valorise la bande dessinée auprès de tous ses publics avec le relais de l’actualité liée à l'opération et plus largement au 9e Art. Focus aujourd'hui sur le réseau social de partage d’images, Instagram, devenu un véritable tremplin pour de jeunes artistes, un nouvel espace d’expression pour d’autres et une mine pour les lecteurs!
88 000 lecteurs pour trois aventures en bande dessinée : il y a de quoi faire pâlir d’envie pas mal d’auteurs. C’est le nombre d’internautes abonnés à Été, feuilleton BD posté sur Instagram depuis 2018, et coproduit par Arte les deux premières années. Cette production est l’un des emblèmes du succès du neuvième art sur le réseau social où se « likent » et se commentent images et photos.
Autre exemple, celui de Livio Bernardo, jeune illustrateur et auteur de La vie moderne : « J’avais écrit une BD, un peu scénarisée, mais rien de très pro ni éditable à mes yeux. Un soir, deux amis et ma femme m’ont suggéré de poster les dessins sur Instagram... Je n’avais pas d’espoir précis. Je me disais " à trente piges, pourquoi pas essayer : si ça ne fonctionne pas je me rendrai à l’évidence et ferai autre chose" ». Ça a pris : avec 81 000 abonnés et un album publié aux Éditions Delcourt, Livio Bernardo a connu en quelques mois une envolée grâce à Instagram et a maintenant trois projets en stock.
“Manger vers le futur”
Depuis deux ans, Instagram compte de plus en plus de BD. La plateforme offre la possibilité de « multi poster » jusqu’à neuf images en une fois : c’est l’équivalent en ligne d’une petite planche. Les thématiques sont variées : humour, science-fiction, érotisme... De la culture, aussi : Arte Concert a récemment posté sur son compte une adaptation de La Traviata en BD fantaisiste. Et de la science, comme Manger vers le futur. Ce projet porté par la Chaire ANCA d’Agro Paris Tech est co-construit avec des experts de l’alimentation : des sociologues, des économistes, des nutritionnistes. « Le choix de la plateforme s’est naturellement porté sur Instagram, car largement plébiscitée par notre cible : la génération des Millenials (20-35 ans) (...) une population plus réceptive aux sujets des comportements alimentaires », explique l’équipe éditoriale.
Partenariats et financement participatif
Le feuilleton Été a lui aussi été pensé pour la lecture sur ce réseau. Dans la deuxième saison, des sondages permettaient aux internautes de donner leur avis sur la suite de l’histoire. Et l’interactivité plait aux lecteurs comme aux auteurs. Dans La vie moderne, Livio Bernardo rebondit sur les commentaires des internautes pour inspirer ses dessins suivants. « Grâce à Insta, j’ai des liens avec des microcosmes sociaux qui n’ont rien à voir avec les miens. C’est intéressant, que ce soit à titre personnel ou pour mon travail ! », note l’illustrateur.
Espace d’échange et de découverte, Instagram n’est pas pour autant un eldorado pour les auteurs, puisque tout y est libre d’accès. « Ceux qui achètent déjà des BD ne sont pas les mêmes que ceux qui lisent du contenu gratuit sur un réseau social, souligne Livio Bernardo. Les Éditions Delcourt ont misé sur 10 % de mes followers qui pourraient acheter l’album. » Pour beaucoup de créateurs, la solution se trouve dans les partenariats. Ou, comme pour la troisième saison d’Été, le recours au crowdfunding pour publier le projet. Ou quand les lecteurs du « gratuit » se transforment en financeurs.
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