Avec la responsabilité sociale/sociétale des entreprises (RSE), c’est aussi leur impact sur leurs territoires d'activités qui est évalué. Qu'il soit social, économique ou culturel, il peut, s'il est positif, constituer un axe fort de valorisation.
Empreinte territoriale, de quoi parle-t-on ?
Il s’agit de l’impact économique, social et environnemental au niveau local d’une entité par exemple une entreprise, ou d’une communauté d’acteurs, qui tient compte des attentes des parties prenantes et du dialogue avec elles. Cette démarche s’inscrit dans la politique de développement économique du territoire et peut prendre des formes très diverses comme les partenariats entre entreprises locales, l’accompagnement des start-up, l’engagement dans l’insertion professionnelle et avec les acteurs de l’ESS, les actions de solidarité (engagements humanitaires ou philanthropiques), la cohésion voire la complémentarité avec les politiques publiques (thématiques de l’emploi, de l’environnement, de l’énergie, de la construction, etc.).
Comment se mesure-t-elle ?
L’empreinte territoriale se trouve intégrée (donc mesurée) par les labels de responsabilité sociale et environnementale des entreprises qui privilégient des approches élargies. C’est le cas de la certification B.Corporation attribuée par B Lab qui propose une auto-évaluation gratuite et dont l’un des quatre piliers concerne l’apport à la « communauté » [https://bcorporation.net/]. Le label Lucie qui repose sur la norme ISO 26000 de la responsabilité sociétale intègre lui aussi un volet « empreinte territoriale ». Ce dernier prend toute sa place dans le référentiel spécialement adapté aux collectivités locales [https://www.labellucie.com/referentiel-rse-sectoriel#collectivite], qui ont tout intérêt à soutenir et accompagner les actions issues des entreprises où les salariés agissent en faveur de leur territoire. Ainsi, début 2019, la Communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou était la première à obtenir le label Lucie.
Soutenir l’engagement
Sur le thème de la « communauté et du développement local », 71 % des 11 000 salariés qui ont répondu au diagnostic interactif Diag 26000 [https://diag26000.net/], destiné à évaluer l’engagement de son entreprise en matière de RSE, considèrent que leur société prend en compte les contextes spécifiques locaux, tandis que 57 % pensent que celle-ci participe au maintien des cultures et des intérêts locaux.
Les salariés eux-mêmes sont souvent prêts à jouer le jeu pour soutenir des projets locaux porteurs et c’est d’ailleurs ce qu’entend soutenir le collectif de journalistes du média associatif Enlarge Your Paris au travers de sa lettre d’information hebdomadaire dédiée aux sorties culturelles originales dans le futur Grand Paris.
« Nous sommes un média positif qui encourage la participation de ses lecteurs. C’est le sens de notre approche de la responsabilité territoriale des entreprises que de les accompagner pour impliquer leurs salariés dans des projets culturels territoriaux », explique Vianney Delourme, l’un des co-fondateurs du média. Chaque mois, dans sa newsletter, Enlarge Your Paris met en lumière une initiative à impact local positif, et lui apporte son soutien par le biais de financement participatif (en savoir plus).
Les actions susceptibles d’être mesurées via des labels de responsabilité des entreprises sont multiples et l’axe territorial est de plus en plus scruté. A fortiori dans une période de crise comme celle que nous traversons. Dans les secteurs les plus concurrentiels, ces labels peuvent représenter des éléments différenciants sur lesquels les CSE sont tout aussi susceptibles de s’engager aux côtés de leurs directions.
Par exemple, un CSE qui met en avant des activités culturelles locales ou une direction qui invite les salariés à un ramassage de déchets sur un site naturel sont des actions que les partenaires sociaux peuvent relayer auprès des salariés avec un effet multiplicateur très efficace. Ainsi, la moitié des 632 salariés de l'usine Bosch de Mondeville passe aujourd’hui commande chaque mardi auprès des producteurs et artisans situés dans un rayon de dix kilomètres autour du site au sein de l’épicerie bio mise en place par le CSE. De quoi assurer une partie significative du chiffre d’affaires du maraîcher et donc dynamiser l’économie locale [on vous en parlait ici].
Sur le même thème
Viesion, un regard à 360° sur l’insertion
Conséquence du Covid-19, le risque d'une crise économique et sociale est réel et commence à se faire sentir. Parmi les premiers signaux : l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA* et les besoins accrus en outils de suivi des parcours d’insertion...